Perceptions de la e-cigarette et des substituts nicotiniques chez les fumeurs précaires : résultats de l’étude STOP
Les fumeurs en situation de précarité ont plus souvent recours au tabac et réussissent moins à arrêter que le reste de la population. En France, la cigarette électronique (e-cig) et les substituts nicotiniques (TSN) sont les aides les plus utilisées pour arrêter de fumer. Cependant, peu d’études se sont intéressées à ce que ces fumeurs pensent de ces outils. Pourtant, leurs opinions peuvent influencer leur usage et leur efficacité. Cette étude, menée auprès de 167 fumeurs à faibles revenus dans le cadre de l’essai contrôlé randomisé STOP (Sevrage Tabagique à l’aide des Outils dédiés selon la Préférence des patients), vise à comprendre comment ces fumeurs perçoivent la cigarette électronique et les substituts nicotiniques.
Pour explorer les perceptions des substituts nicotiniques (TSN) et de la cigarette électronique (e-cig), trois questions ont été posées pour chaque outil. Elles portaient sur leur efficacité à éviter de fumer, leur capacité à remplacer la cigarette et leur facilité d’utilisation. Les réponses, recueillies via une échelle de Likert à cinq points, ont ensuite été regroupées en trois catégories : « oui », « non » et « neutre ».
Les participants avaient des opinions partagées sur ces aides au sevrage. L’analyse a révélé trois profils : les adopteurs (44 %), favorables aux deux outils ; les sceptiques vis-à-vis de la e-cig (35 %), qui les trouvaient simples à utiliser mais doutaient de l’efficacité de la e-cig ; et les résistants (21 %), peu convaincus par les deux aides. Le profil de sceptique était plus fréquent chez les personnes plus âgées, sans prestations sociales et sans symptômes dépressifs, tandis qu’un tabagisme plus intense était associé au profil de résistant. L’usage antérieur de TSN augmentait la probabilité d’être sceptique vis-à-vis de la e-cig, alors qu’un usage passé de la e-cig réduisait le risque d’être sceptique ou résistant.
Des interventions de sevrage personnalisées tenant compte de ces facteurs pourraient améliorer les taux d’arrêt du tabac dans cette population.